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Le Prix Laclare 2022 est décerné à David Longuevergne

David Longuevergne, lauréat du prix Jean-Louis Laclare 2022

Le 14ème prix de spécialité accélérateurs Jean-Louis Laclare est décerné à David Longuevergne.

David Longuevergne travaille au sein du Laboratoire de Physique des Deux Infinis Irène Joliot-Curie (IJCLab) à Orsay, dans le domaine de la Supraconductivité en régime RadioFréquence (SRF).

Après avoir soutenu sa thèse à l’Institut de Physique Nucléaire d’Orsay (IPNO) en 2009 sur le sujet « Study and test of a superconducting accelerating module for Spiral2 Project », il a effectué un post-doctorat sous la supervision de R. E. Laxdal à TRIUMF (laboratoire national canadien pour la recherche en physique nucléaire et en physique des particules) pendant deux années durant lesquelles il a apporté son expertise des linacs supraconducteurs pour le développement de l’activité 1,3 GHz du projet E-Linac. À présent physicien de l’IJCLab, il est coordinateur national de l’IN2P3 pour les activités SRF et est impliqué dans de nombreux projets autour de cette thématique de première importance pour les accélérateurs actuels et futurs.

Outre ses résultats scientifiques remarquables sur les cavités accélératrices supraconductrices, tels que le modèle de dégradation du facteur qualité des cavités accélératrices, utilisé pour les qualifications des cavités dans le cadre des projets SPIRAL2, ESS, MYRRHA, le développement des systèmes de pistons d’accord mobiles des cavités de SPIRAL2, ses études sur le polissage des cavités, le jury a fortement apprécié son implication au niveau international en tant que Project Leader à la contribution CNRS au projet PIP II de FermiLab, programme de grande importance pour l’IN2P3, ainsi que sa participation à la Commission Technique de la Tesla Technology Collaboration (TTC) depuis 2019. Cela témoigne de la grande reconnaissance internationale qu’il a atteinte dans le domaine des cavités accélératrices supraconductrices. Il est de plus membre du panel d’experts « High Gradient Acceleration » pour la définition de la feuille de route Européenne pour la Physique des Particules.

David Longuevergne est enfin acteur de la transmission de ses connaissances, impliqué dans l’enseignement de l’Ecole doctorale PHENIICS (cours et travaux pratiques sur la supraconductivité et la cryogénie), et à la MYRTE Accelerator School sur la Supraconductivité en régime RF et en tant qu’encadrant de doctorants et de post- doctorants.

La richesse de ce parcours, l’expertise de très haut niveau dont il fait preuve dans le domaine de la supraconductivité en régime RF, attestée par son implication actuelle dans un projet international d’envergure (PIP II), l’apport de son travail au déploiement de SPIRAL2, et aux avancées de l’ESS et MYRRHA, ont conduit le jury à lui décerner le 14ème Prix Jean-Louis Laclare.

Le premier accessit du prix est décerné à Mathieu Valléau

Le premier accessit est par ailleurs décerné à Mathieu Valléau.

Mathieu Valléau travaille au Synchrotron SOLEIL dans le domaine des onduleurs cryogéniques, dans lequel il a fait preuve d’excellence en apportant de nombreuses innovations essentielles pour notre communauté.

Mathieu Valléau, premier accessit

Il est, au fil des ans, devenu incontournable dans cette spécialité dont il fait profiter non seulement SOLEIL mais aussi d’autres laboratoires dans le monde, par le biais de collaborations fructueuses : avec le Paul Scherrer Institute (PSI) en Suisse dans laquelle il a fait évoluer les nouvelles sondes à effet Hall pour onduleurs de faible entrefer, avec MAX IV en Suède pour la fabrication d’un onduleur cryogénique de 3 m de long et d’entrefer 3 mm, ou encore dans le cadre de sa responsabilité du Work Package « Short Period High Field Undulators » et de sa co-responsabilité du Work Package « Cryogenic APPLE Undulator », dans le consortium LEAPS – League of European Accelerator-based Photon Sources.

Le jury a tenu à souligner le parcours exemplaire de Mathieu Valléau qui a fait preuve d’une ténacité et d’un engagement remarquables, lui permettant, suite à son diplôme initial de DUT, de gravir avec succès tous les échelons vers cette reconnaissance internationale.

Le Prix Laclare 2021 est décerné à Cédric Thaury

Le 13ème prix de Spécialité Accélérateurs Jean-Louis Laclare est décerné à Cédric Thaury.

Cédric Thaury Prix Laclare 2021

Cédric Thaury dirige depuis 2019 le groupe UPX, Sources Ultra-rapides de Particules et Rayonnement X, composé de 13 personnes, au sein du Laboratoire d’Optique Appliquée (LOA), unité mixte de recherche (UMR) CNRS – Ecole Polytechnique (EP) – ENSTA-Paristech. En tant que chargé de recherche, son domaine de spécialité est l’étude de l’accélération d’électrons et du rayonnement X dans les accélérateurs laser-plasma.

Après un travail expérimental de thèse sous la direction de Fabien Quéré, au CEA, sur la génération d’harmoniques d’ordre élevé d’un laser sur miroir plasma, Cédric Thaury a souhaité développer ses compétences théoriques et élargir ses connaissances en rejoignant le groupe de Victor Malka au LOA pour explorer l’accélération d’électrons dans le sillage d’un laser (accélération laser-plasma)

Les résultats de son travail de début de carrière ont déjà été récompensés dans plusieurs domaines : le prix de thèse de la division Plasma de l’EPS puis, pour les accélérateurs laser-plasma, par le Prix Fresnel pour les aspects appliqués de la division Optique et Electronique Quantique de l’EPS.

Cédric Thaury a effectué de remarquables contributions dans un domaine clef à la croisée de plusieurs champs disciplinaires : l’accélération laser-plasma. Ses investigations ont de nombreuses applications dans le domaine des hautes énergies. Il a ainsi contribué au développement de la lentille laser-plasma et du nouveau concept de guide d’onde plasma pour augmenter l’énergie des électrons. Il a contribué au développement et à l’optimisation de sources innovantes de rayons X : rayonnement bétatron, diffusion Compton, et rayonnement synchrotron, soit à partir d’un onduleur plasma, soit à partir d’un onduleur magnétique. Ces différents développements l’ont conduit à déposer trois brevets. Un quatrième brevet, en cours de dépôt, a pour sujet un nouvel outil très prometteur et novateur appelé « axiparabole » qui peut être utilisée pour piloter un accélérateur à champ de sillage sans déphasage. Ses résultats récents sur le contrôle simultané du guidage laser et des processus d’injection apportent enfin une solution prometteuse et élégante à la réalisation d’accélérateurs stables dans la gamme de quelques GeV par des techniques laser-plasma.

Très actif, son groupe a reçu de nombreux financements de projets à visée applicative. Parmi les plus récents, on peut citer : le contrôle non destructif (DGA), la tomographie 3D pour l’inspection de fret (H2020), le développement de cibles innovantes pour améliorer les performances des accélérateurs laser-plasma (IFAST). D’autres applications peuvent avoir des retombées dans le traitement des cancers en utilisant l’expansion du plasma dans le vide et dans l’accélération de faisceaux d’ions de haute énergie lors de l’interaction d’un laser de forte intensité avec le plasma.

La passion de Cédric Thaury se traduit également par l’encadrement de nombreuses thèses (5) et postdoctorants (4) et de nombreuses publications dans des revues à comité de lecture : plus de 56 articles, dont 12 dans Physical Review Letters et 10 dans des journaux de Nature Publishing Group, ainsi que de nombreuses présentations dont 21 dans des conférences internationales.

Cédric Thaury est un collaborateur actif sur l’infrastructure de recherche Apollon et est fortement impliqué dans le projet LAPLACE. Apollon est une infrastructure de recherche (IR) placée sous la tutelle du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de l’École polytechnique, conçue pour atteindre une puissance laser multipetawatt. Le projet LAPLACE vise à être le premier centre français entièrement consacré aux accélérateurs plasma et à leurs applications, avec l’ambition d’être une transition entre la recherche fondamentale sur l’accélération plasma et le développement d’un véritable accélérateur. Dans ce contexte, Cédric Thaury s’investit fortement dans des collaborations industrielles visant à utiliser les accélérateurs plasmas pour le contrôle non-destructif, la sécurité aux frontières, ou la radiobiologie.

Le prix Laclare 2019 est décerné à Hélène Felice

Le 12ème prix de Spécialité Accélérateurs Jean-Louis Laclare est décerné à Hélène Felice.

Hélène Felice, lauréate du prix Jean-Louis Laclare 2019

Hélène Felice travaille au sein du Laboratoire d’Étude des Aimants Supraconducteurs (LEAS) du Département Accélérateurs de Cryogénie et de Magnétisme (DACM) de l’Institut de Recherche sur les Lois Fondamentales de l’Univers (IRFU) du CEA-Paris-Saclay.

En tant qu’ingénieure de recherche, elle est spécialiste des domaines relatifs à la conception et aux technologies des aimants supraconducteurs de haut champ pour les accélérateurs de particules. Après avoir soutenu sa thèse au CEA en 2006 sur le sujet « Contribution à la conception de bobinages supraconducteurs de type dipolaire en Nb3Sn pour les accélérateurs de particules », elle a choisi d’enrichir son parcours professionnel en intégrant le « SuperConducting Magnet Program » au Lawrence Berkeley National Laboratory (LBNL) en Californie (USA). Elle a ainsi été sélectionnée par le programme américain « LHC Accelerator Research Programme » (LARP) et financée par une prestigieuse bourse (Toohig Fellow) avant de se voir offrir un contrat permanent. Après 9 ans au LBNL, elle est revenue au CEA en octobre 2015 où elle est désormais l’adjointe au chef de laboratoire du LEAS (25 ingénieurs, 7 techniciens, 2 doctorants).

Hélène Felice a démontré des connaissances approfondies et une maîtrise d’un domaine où elle est devenue une experte complète et reconnue internationalement. À travers sa carrière, Hélène Felice a un grand spectre de capacités qui s’étendent de la conception originale d’aimants en Nb3Sn supraconducteurs de nouvelle génération,  l’optimisation, les calculs et simulations magnétiques, thermiques, mais aussi l’assemblage, le suivi de l’industrialisation sans oublier ses qualités d’encadrement, de management de projets nationaux et internationaux. Hélène Felice a, à ce titre, eu une contribution clef dans plusieurs grands projets, avant de devenir responsable de tâches puis de workpackages (projets LHC, HL-LHC, FCC, FRIB, etc.). Plusieurs aimants en Nb3Sn haut champ conçus dans ces projets détiennent encore le record mondial de champ magnétique pour les accélérateurs ; ils seront la colonne vertébrale des collisionneurs du futur. Pour ne citer que le dernier projet : elle mène désormais les efforts de recherche du CEA pour faire la conception de dipôles et quadripôles pour le futur collisionneur circulaire d’hadrons du CERN (FCC-hh) où un des défis à relever est de construire des aimants atteignant des champs de 14 à 16 T.

Les compétences et la réputation d’Hélène Felice l’ont conduite à publier plus de 70 articles, à être invitée comme oratrice principale de conférences et workshops et à participer au travail éditorial de revues internationales scientifiques.

La richesse de son parcours, le spectre étendu de ses compétences, l’apport de son travail au développement de nouveaux accélérateurs, l’excellence de ses résultats dans le domaine des aimants supraconducteurs et sa visibilité dans la communauté internationale de la supraconductivité appliquée ont donc conduit le jury à décerner le 12ème Prix Jean-Louis Laclare à Hélène Felice.