Qu’est ce que le prix Jean-Louis Laclare ?
Le prix « Jean-Louis Laclare » est destiné à récompenser une physicienne ou un physicien pour ses travaux remarquables en physique ou en technologie des accélérateurs. L’âge limite des candidates et candidats ne pourra dépasser 40 ans au 31 décembre de l’année civile de l’année de remise du prix.
Il est décerné tous les ans lors des Journées Accélérateurs de Roscoff ou des Rencontres Accélérateurs.
Rendez-vous sur cette page du site de la SFP pour déposer votre candidature.
Les lauréats et lauréates du prix
- 2022 : David Longuevergne (1er accessit : Mathieu Valléau)
- 2021 : Cédric Thaury
- 2019 : Hélène Felice
- 2017 : Clément Evain
- 2015 : Marie Labat et Walid Kaabi
- 2013 : Antoine Chancé
- 2011 : Romuald Duperrier
- 2009 : Jean Luc Biarrotte
- 2007 : Laurent S. Nadolski
- 2005 : Nicolas Pichoff
- 2003 : Robin Ferdinand
- 2001 : Amor Nadji
- 2000 : Christian Travier
- 1998 : Marie Emmanuelle Couprie
Le lauréat 2022
Le 14ème prix de spécialité accélérateurs Jean-Louis Laclare est décerné à David Longuevergne.

David Longuevergne travaille au sein du Laboratoire de Physique des Deux Infinis Irène Joliot-Curie (IJCLab) à Orsay, dans le domaine de la Supraconductivité en régime RadioFréquence (SRF).
Après avoir soutenu sa thèse à l’Institut de Physique Nucléaire d’Orsay (IPNO) en 2009 sur le sujet « Study and test of a superconducting accelerating module for Spiral2 Project », il a effectué un post-doctorat sous la supervision de R. E. Laxdal à TRIUMF (laboratoire national canadien pour la recherche en physique nucléaire et en physique des particules) pendant deux années durant lesquelles il a apporté son expertise des linacs supraconducteurs pour le développement de l’activité 1,3 GHz du projet E-Linac. À présent physicien de l’IJCLab, il est coordinateur national de l’IN2P3 pour les activités SRF et est impliqué dans de nombreux projets autour de cette thématique de première importance pour les accélérateurs actuels et futurs.
Outre ses résultats scientifiques remarquables sur les cavités accélératrices supraconductrices, tels que le modèle de dégradation du facteur qualité des cavités accélératrices, utilisé pour les qualifications des cavités dans le cadre des projets SPIRAL2, ESS, MYRRHA, le développement des systèmes de pistons d’accord mobiles des cavités de SPIRAL2, ses études sur le polissage des cavités, le jury a fortement apprécié son implication au niveau international en tant que Project Leader à la contribution CNRS au projet PIP II de FermiLab, programme de grande importance pour l’IN2P3, ainsi que sa participation à la Commission Technique de la Tesla Technology Collaboration (TTC) depuis 2019. Cela témoigne de la grande reconnaissance internationale qu’il a atteinte dans le domaine des cavités accélératrices supraconductrices. Il est de plus membre du panel d’experts « High Gradient Acceleration » pour la définition de la feuille de route Européenne pour la Physique des Particules.
David Longuevergne est enfin acteur de la transmission de ses connaissances, impliqué dans l’enseignement de l’Ecole doctorale PHENIICS (cours et travaux pratiques sur la supraconductivité et la cryogénie), et à la MYRTE Accelerator School sur la Supraconductivité en régime RF et en tant qu’encadrant de doctorants et de post- doctorants.
La richesse de ce parcours, l’expertise de très haut niveau dont il fait preuve dans le domaine de la supraconductivité en régime RF, attestée par son implication actuelle dans un projet international d’envergure (PIP II), l’apport de son travail au déploiement de SPIRAL2, et aux avancées de l’ESS et MYRRHA, ont conduit le jury à lui décerner le 14ème Prix Jean-Louis Laclare.
Le premier accessit 2022
Le premier accessit est par ailleurs décerné à Mathieu Valléau.
Mathieu Valléau travaille au Synchrotron SOLEIL dans le domaine des onduleurs cryogéniques, dans lequel il a fait preuve d’excellence en apportant de nombreuses innovations essentielles pour notre communauté.

Il est, au fil des ans, devenu incontournable dans cette spécialité dont il fait profiter non seulement SOLEIL mais aussi d’autres laboratoires dans le monde, par le biais de collaborations fructueuses : avec le Paul Scherrer Institute (PSI) en Suisse dans laquelle il a fait évoluer les nouvelles sondes à effet Hall pour onduleurs de faible entrefer, avec MAX IV en Suède pour la fabrication d’un onduleur cryogénique de 3 m de long et d’entrefer 3 mm, ou encore dans le cadre de sa responsabilité du Work Package « Short Period High Field Undulators » et de sa co-responsabilité du Work Package « Cryogenic APPLE Undulator », dans le consortium LEAPS – League of European Accelerator-based Photon Sources.
Le jury a tenu à souligner le parcours exemplaire de Mathieu Valléau qui a fait preuve d’une ténacité et d’un engagement remarquables, lui permettant, suite à son diplôme initial de DUT, de gravir avec succès tous les échelons vers cette reconnaissance internationale.
Le lauréat 2021
Le 13ème prix de Spécialité Accélérateurs Jean-Louis Laclare est décerné à Cédric Thaury.

Cédric Thaury dirige depuis 2019 le groupe UPX, Sources Ultra-rapides de Particules et Rayonnement X, composé de 13 personnes, au sein du Laboratoire d’Optique Appliquée (LOA), unité mixte de recherche (UMR) CNRS – Ecole Polytechnique (EP) – ENSTA-Paristech. En tant que chargé de recherche, son domaine de spécialité est l’étude de l’accélération d’électrons et du rayonnement X dans les accélérateurs laser-plasma.
Après un travail expérimental de thèse sous la direction de Fabien Quéré, au CEA, sur la génération d’harmoniques d’ordre élevé d’un laser sur miroir plasma, Cédric Thaury a souhaité développer ses compétences théoriques et élargir ses connaissances en rejoignant le groupe de Victor Malka au LOA pour explorer l’accélération d’électrons dans le sillage d’un laser (accélération laser-plasma)
La lauréate 2019

Le prix Jean-Louis Laclare a été décerné en 2019 à Hélène Felice.
Hélène Felice travaille au sein du Laboratoire d’Étude des Aimants Supraconducteurs (LEAS) du Département Accélérateurs de Cryogénie et de Magnétisme (DACM) de l’Institut de Recherche sur les Lois Fondamentales de l’Univers (IRFU) du CEA-Paris-Saclay.
En tant qu’ingénieure de recherche, elle est spécialiste des domaines relatifs à la conception et aux technologies des aimants supraconducteurs de haut champ pour les accélérateurs de particules.
Historique du prix
Jean-Louis Laclare (1942-2003) est un physicien français, spécialiste des accélérateurs de particules.
Jean-Louis Laclare fut président de l’interdivision de 1998 à 1999, et il joua un rôle déterminant pour promouvoir notre spécialité à la SFP.
Il eut une carrière scientifique exceptionnelle. Il soutient une thèse relative aux effets non linéaires dans les accélérateurs circulaires de particules en 1970. Puis il entre au CEA en 1971 au sein du Groupe d’Optique Corpusculaire du Département Saturne, après avoir passé une année au Canada où il avait travaillé sur un projet de synchrotron à électrons. Il succède ensuite en 1973 au Professeur Henri Brück à la tête du Groupe de Physique des Accélérateurs, nouvellement créé. Il étudie le remplacement de l’accélérateur Saturne, mis en service en 1958, par un synchrotron à focalisation forte, Saturne II. La mise en service en 1978 de cette installation a un retentissement très important dans la communauté des accélérateurs de particules.
En 1983, il est nommé chef du projet MIMAS, synchrotron injecteur de Saturne 2. En 1986, il est détaché du CEA pour diriger la construction du centre de rayonnement synchrotron européen ESRF à Grenoble, avec une équipe constituée de plusieurs centaines de personnes de douze nationalités différentes. En 1996, nommé conjointement par le CEA et le CNRS, il assure la direction de l’avant-projet détaillé du synchrotron SOLEIL. En 1999, il dirige le projet Concert, accélérateur de protons de haute intensité à applications multiples, puis en 2001, le projet de source de neutrons de spallation européenne ESS. Il rejoint en 2002 l’équipe d’étude de Spiral2, source intense d’ions radioactifs.
Tout au cours de sa carrière, il a su montrer sa plus haute compétence dans le domaine des accélérateurs, tant dans les aspects pratiques que théoriques. Il s’est distingué comme un chef de projet remarquable, sachant faire des choix techniques justes et motiver les équipes. Il œuvra pour les collaborations entre différents centres, et mit en place des collaborations pour décrire les avancées notables dans les différents centres. Il a joué un rôle crucial pour bon nombre d’accélérateurs dans notre pays. Et même s’il n’était plus là pour accompagner les équipes ayant œuvré à la construction et à l’opération de SOLEIL, elles lui sont redevables de l’énergie, l’intelligence et la compétence dont il a fait preuve pour l’APD.
Plus largement, il a joué un rôle majeur dans la communauté des anneaux de stockage pour le rayonnement synchrotron. Il a toujours aussi su transmettre son savoir et sa compréhension des phénomènes par des cours dans les écoles d’accélérateur et par l’encadrement d’étudiants. Son activité scientifique fut récompensée par le Prix Esclangon de la Société Française de Physique en 1983, pour ses travaux sur l’accélération de particules polarisées dans Saturne. Il reçut la Médaille de Chevalier de l’Ordre National du Mérite en 2001. Il fut aussi membre de très nombreux comités scientifiques internationaux.
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